ZUT au pardon ! ZUT ! Vraiment ?
Pardonner, ce n’est pas toujours facile surtout si en plus on continue à prendre des claques !
Si pardonner est annoncé comme étant un acte de libération pour soi et pour l’autre, car nous choisissons le lâcher-prise, l’abandon de la rancoeur, l’abandon des ruminations, il n’empêche que la souffrance peut parfois revenir au galop si dans la relation qu’on a avec l’autre, le rejet et la distance demeurent alors que peut-être on espérait comme un renforcement du lien ou un élan d’amour, tout simplement parce que soi-même on avait manifesté « tout son amour ». Nous avions tourné la page. Mais… nous étions dans un désir « de retour ». Nous avons cru à une amélioration de la situation. Nous étions d’une certaine manière attaché au résultat. Or… il ne s’agissait peut-être pas de cela… Le pardon et l’orientation résultat n’ont rien à faire ensemble…
Cela étant dit, le rejet renouvelé de l’autre crée une déception particulièrement difficile à vivre.
Et ceux qui parlent d’éveil spirituel grâce au pardon, grâce à la prise de hauteur, grâce à tout ce que vous voulez, et bien on aurait bien envie de les jeter par la fenêtre. Qu’en pensez-vous ?
COMMENT S’EN SORTIR ? PISTES :
Accepter la réalité: Il est important de reconnaître que vous ne pouvez pas contrôler les réactions des autres. Le fait que l’autre personne ne réagisse pas comme vous l’espériez ne diminue EN RIEN la valeur de ce que vous êtes, ni la valeur de l’acte de pardon que vous avez initié, ni la valeur de votre amour ! Et si chaque fois vous êtes ramené à la méchanceté de l’autre, une autre façon de considérer les choses pourrait être de dire qu’il a besoin de vous dans son scénario pour continuer à justifier son mal-être. Certaines personnes continueront à vous transformer en ce qu’ils ont besoin que vous soyez, afin que leur histoire puisse avoir un sens pour elles.
Se concentrer sur soi: D’une certaine façon, vous avez fait votre part du chemin. Si l’autre reste à distance ou même RECULE pour être sûr de ne pas guérir ce qui a été blessé, et bien cela lui appartient. Vous n’avez aucun pouvoir sur le fait que l’autre puisse ou veuille changer ! CESSEZ D’AVOIR DES ATTENTES, lâchez.
Prendre du temps pour soi: Accordez-vous du temps pour vous ressourcer et vous reconstruire. Pratiquez des activités qui vous font du bien, comme le dessin, le sport, la méditation, ou passez du temps avec des personnes qui vous soutiennent et vous aiment COMME VOUS ETES.
Accepter que la relation puisse être morte: Parfois, le pardon ne suffit pas à réparer une relation. Et à nouveau, peut-être que ce n’est pas sa finalité. Acceptez cette éventualité et concentrez-vous sur les relations qui vous apportent du bien. Allez vers ce qui est VIVANT ET VIBRANT. Laissez ceux qui font le mort à leur choix!
Se faire accompagner: Si la douleur est trop intense, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé mentale. Un thérapeute peut vous aider à explorer vos émotions. Vous pouvez déposer votre accablement. Il vous écoute. Il vous aide dans la construction de quelque chose qui soit plus aimant et plus doux pour vous.
En conclusion, pardonner ne garantit évidemment pas que l’autre personne réagira de la manière que vous espérez. De toute façon dans certains cas, cette personne n’est même plus de ce monde. L’important est de prendre soin de soi et de ne pas rester rivé à la souffrance. Et d’oser recommencer un processus de pardon, ou retourner à un cercle de pardon (voir le site de Olivier Clerc). Et parfois, cela implique de prendre un chemin où plus aucun carrefour commun avec l’autre n’est visible.